Machine learning : l’intelligence artificielle GTP-3 pour remplacer les plumes humaines ?

Les robots vont-ils un jour remplacer les hommes ? C’est un débat vieux comme le monde depuis que l’informatique existe, mais il est vrai que Rémi Bacha et Vincent Terrasi ont réanimé le débat en ce lundi 28 septembre de SEO Camp avec leur conférence : « Automatiser sa stratégie de contenus avec le machine learning ». Rédacteurs web, journalistes, écrivains et même poètes ont effectivement un nouveau concurrent face à eux avec l’arrivée de GPT-3.

GPT-3 ? Une création de « deep learning » (apprentissage profond) issu lui-même du « machine learning » (apprentissage machine), bref une création de l’intelligence artificielle développée par l’entreprise OpenAI (crée par Elon Musk en 2015) : un modèle de traitement de langage naturel plutôt impressionnant.

 

GTP-3 et l’automatisation des tâches 

Comment ça marche ? Imaginez un programme informatique ayant ingérer des gigaoctets de texte, composé d’un énorme réseau de neurones, ajoutez à cela 175 milliards de paramètres pour produire automatiquement du texte qui semblerait avoir été écrit par un être humain.

Ça sert à quoi ? Le champ des possibles est vaste et GTP-3 a plus d’une corde à son arc en termes d’automatisation des tâches. Si un auteur amorce un texte, GTP-3 eut tout simplement poursuivre son œuvre tout en s’adaptant à son style et à ses intensions d’écriture en respectant le style adopté, le niveau de langage et le contexte donné. Il peut écrire « à la manière de » si vous souhaitez une prose Proustienne, Baudelairienne ou Shakespearienne. Textes informatifs, articles, avis, questions-réponses, recherches de documents, rapports, poésies, fictions…GTP-3 peut tout écrire vraisemblablement. GTP-3 ne s’arrête pas puisqu’il peut également générer des lignes de code HTML, des portraits, des images ou encore des tablatures de guitare…

 

Quelques exemples de tests GTP-3

C’est en juillet dernier qu’a été dévoilé le nouveau programme GTP-3, qui succède à GTP-2 (février 2019) qui avait déjà reçu nombre d’éloges. A l’époque comptait 1.5 milliards de paramètres…et il fait déjà pâle figure devant les 175 de GTP-3. Depuis le 11 juillet dernier donc, une petite poignée de chercheurs et développeurs privilégiés peuvent tester la version bêta privée de GTP-3…et ils s’en sont donnés à cœur joie pour le pousser à bout !

Certains lui ont posé des questions plutôt bateaux, voir très pragmatiques du genre : « Comment organiser une réunion de conseil d’administration ? » « Qui a joue Tess dans les Anges du Bonheur ? », « Que cuisiner quand il me reste 3 œufs dans le frigo ? » … A chaque fois GTP-3 a passé le test en fournissant des conseils avisés et pertinents. D’autres ont voulu vérifier sa crédibilité en lui posant des questions plus médicales et plus scientifiques. Test passé avec brio là encore.

Les plus littéraires lui ont même fait écrire des fictions : une suite hypothétique à Harry Potter façon JK Rowling, une prose à la manière d’Ernest Hemingway, un poème d’amour, une dissertation de bac de philo ou encore de faux articles people… Rien ne semble résister à GTP-3.

Une photo de profil avec des critères physiques bien spécifiques ? GTP-3 le fait. Générer un bouton qui ressemble à une pastèque ? Le logiciel vous rédigera le code HTML correspondant à l’affichage de ce que vous venez d’exiger…

 

GTP-3 et bien sûr…les polémiques qui vont avec

A la question : est-ce que GTP-3 est une intelligence artificielle parfaite ? La réponse est non. Et entre nous, c’est plutôt rassurant. GPT-3 a donc quelques failles et suscite aussi quelques craintes justifiées.

Vous pouvez tout demander à GTP-3, tout, ou presque. Il faut que vos questions soient cohérentes et plausibles. L’Intelligence Artificielle arrive à « réfléchir » parce qu’elle a emmagasiné avec brio des milliards d’informations assimilées sur le web, et c’est en les recoupant qu’elle arrive à une réponse pertinente et argumentée. Ne lui demandez donc pas si les brins d’herbe ont des yeux, au risque d’avoir une réponse surprenante.

Autre fait notable, qui nécessitera quelques « améliorations », GTP-3 n’a pas encore appris à exclure de ses résultats les propos à caractères racistes, sexistes, négationnistes et pouvant susciter la haine.

Bien évidemment dans la perspective d’une puissance capable de générer du contenu en masse, GTP-3 apparaît déjà comme un risque potentiel d’usine à fake news car là encore, si l’intelligence artificielle venait à tomber entre de mauvaises mains, elle pourrait inonder le web de contenus malveillants. Les exemples sont nombreux : faux articles de presse, faux avis négatifs sur des sites d’achat en ligne, campagnes de spam. Les utilisations néfastes sont elles aussi infinies. Heureusement les dirigeants de l’entreprise OpenAI assurent qu’ils ont pleinement conscience des risques de dérives et veulent s’assurer que GTP-3 ne servira qu’au bon développement des outils, produits et services grands publics.

En attendant, force est de constater que GTP-3 est extrêmement prometteur et apparaît aujourd’hui comme le modèle de génération de contenu automatique le plus évolué du monde. Malgré ses quelques failles, l’intelligence artificielle GTP-3 est une réelle avancée dont les résultats sont plus qu’impressionnants. Quant aux domaines d’applications, ils sont aussi vastes que variés. Un outil formidable qui manque encore un peu de bon sens…qu’à cela ne tienne, les rédacteurs et écrivains de ce monde peuvent donc encore dormir tranquilles !